Sur une idée originale dʼAlain BASSO
d'après "Moi, Paule" de Robert PICCAMIGLIO
(éditions Encre et Lumière)
et des extraits de textes de
Dante ALIGHIERI et Italo CALVINO

A lʼinstar dʼAntonin ARTAUD, qui se sentait possédé par la société, Jean a le sentiment dʼun dessin machiavélique qui voudrait faire de chacun de nous des marionnettes dans des actions insensées. Il va l’exprimer à son tour, incisant un texte déroutant, incarnant la profonde détresse de notre condition humaine. Pour Paule, la sœur de Jean, la blessure est encore plus grande, puisquʼau drame familiale sʼajoute les déceptions que la vie réserve aux personnes de lʼautre sexe, au cœur de cette ruralité où l’environnement archaïque imprime profondément les esprits. Cʼest dans cette imbrication entre croyances et champ sémantique que Robert PICCAMIGLIO donne la parole à Paule. Au-delà des questions philosophiques, le sens est également porté par la musicalité de la langue. Ainsi la complicité entre lʼécrivain et le compositeur sʼinscrit dans le prolongement dʼune longue tradition où la voix et la parole se fondent lʼune dans lʼautre.

« Une petite fille morte dit : je suis celle qui pouffe dʼhorreur dans les poumons de la vivante. Quʼon mʼenlève tout de suite de là. »
Antonin ARTAUD « Suppôts et Supplications » (Rodez – 1945)